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Marcel Podchlebnik une vie trop brève

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Parfois le hasard du quotidien remet au premier plan d'anciennes pistes de recherches et une histoire qui s'était partiellement effacée reprend son cours. Aujourd'hui je souhaite évoquer Marcel, le demi-frère de mon père malgré le peu d’éléments à ma disposition le concernant, pas même une photo  ...                                                                        Mon grand-père Raphaël se retrouve seul avec trois enfants à élever suite au son divorce avec ma grand-mère Maria dans les années trente. Voulant reconstituer un foyer brisé, il décide de se remarier avec une cousine arrivée depuis peu de Lodz, Rochme Fajge, par chance encore célibataire et heureuse de retrouver son amour de jeunesse et pouvoir réaliser ses rêves de vie parisienne. Le destin tragique qu'elle traversera mettra fin à toutes ses espérances. La cérémonie a lieu à la mairie du 11ème arrondissement le 25 juin 1938 à 10h30 du matin. Le temps était exceptionnellement beau et chaud pour la saison

Les lieux où j'ai vécu

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Jusqu'à l'âge de trente ans et, plus précisément entre mes 20 et 30 ans, j'ai déménagé un nombre incalculable de fois.  Dans les multiples lieux où j'ai vécu, plus ou moins longtemps, certains restent fortement ancrés dans ma mémoire.  Parmi eux, bien sûr, les deux appartements assez exigus partagés jusqu'à l'âge adulte avec mes parents et ma sœur. Situés au cœur de Paris, le premier dans le quartier des Halles, rue Saint Honoré puis, à partir de l'âge de 9 ans, non loin de la place de la République, rue René Boulanger. Ces quartiers étaient alors très populaires et l'animation y était vive.  Je garde l'image d'immeubles décrépis, de logements dotés d'un confort sommaire et d'un horizon barré par la vue sur des cours sombres et étroites. Cependant, ils demeurent empreints de mes souvenirs d'enfance dans un cocon familial qui me paraissait pesant à l'époque mais dont le manque aujourd'hui reste teinté de nostalgie.  Je me souvi

Le bureau d'éclaircissement des destins, un livre sur l' I.T.S

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Alors que je déambulais entre les rayonnages d'une librairie parisienne, hésitant sur le choix d'un prochain achat parmi la multitude qui s'offrait à moi, mon regard a été attiré par le titre d'un livre,  Le bureau d'éclaircissement des destins.  Cet intitulé d'une  tonalité étrangement poétique, faisait écho à un vague souvenir attaché à mes recherches familiales, historique et généalogique. La  présentation du contenu en quatrième de couverture confirma mon impression! Cet ouvrage de Gaëlle Nohant relate le travail d'une archiviste française de l'International Tracing Service (I.T.S.), chargée de restituer des milliers d'objets recueillis à la libération des camps de concentration.  Si les protagonistes du roman sont fictifs, la véritable histoire de l'I.T.S. est relatée depuis sa création en 1946 dans la ville allemande de Bad Arolsen longtemps marquée par le nazisme.  Ce centre de documentation a pour mission de retrouver le destin des dispar

Les Schwarz de Kremenets

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Pour avancer sur le chemin des recherches familiales du côté de mon grand-père maternel, Samuel Schwarz de Kremenets, j'ai pris attache avec un généalogiste ukrainien, Vitalii. La consultation minutieuse des registres d'état civil (90 registres ont été épluchés!), naissances, mariages et décès, conservés aux archives de Lviv lui a permis de trouver de nombreux actes concernant ma famille.  Samuel était le fils de Shama Aron Schlome Schwarz (lui-même fils de Aron Shlomov) et de Chaje Libe, (elle-même fille de Josef), né le 13 novembre 1881, il a eu plusieurs frères et soeurs.  Deux de ses frères sont morts en bas âge :  - Aron Schloïme né le 17 septembre 1875 est mort à l'âge de 5 ans (le 27 avril 1880) de fièvre typhoïde,  - Abraham né le 2 octobre 1883 est mort à peine un an plus tard le 17 août 1884 de convulsions. Deux autres frères et deux soeurs de Samuel ont atteint l'âge adulte, se sont mariés et ont eu des enfants. Leur destinée est difficile à retracer mais au

Les FTP-MOI

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Mardi dernier, le 30 février 2024, je flânais dans les rues du quartier Latin, un lieu qui m'est devenu familier par la richesse de tous les souvenirs qu'il porte. En descendant la rue Saint-Jacques, au niveau de la rue Soufflot, dans le silence de la circulation interrompue, se préparait la panthéonisation du couple Manouchian prévue le lendemain.  https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/missak-manouchian-au-pantheon Une installation impressionnante avec estrades, écrans géants, barrières et services de sécurité. Une foule de curieux dans laquelle je me suis fondue, prenait des photos ou regardait en simples spectateurs du travail en cours.  L'ampleur de l'évènement m'a saisie.  Cet hommage digne et nécessaire met à l'honneur tous les combattants de l'ombre dont l'origine étrangère a dérangé un temps, ils ne seront plus à présent, mais pour combien de temps, les oubliés de l'histoire. J'ai songé au cousin de mon père, de son dernier nom Georges

Shoah et Podchlebnik

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La semaine dernière a été marquée par l’anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz. Il y a 79 ans, le 27 janvier 1945, l'armée rouge libérait les survivants de l'enfer.  À  cette occasion et compte-tenu de la résurgence inquiétante de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la riposte d'Israël, la chaine publique France 2 a rediffusé, mardi soir dans sa totalité, le film de Claude Lanzmann  Shoah.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Shoah_(film) Ce documentaire, aujourd'hui restauré, d'une durée de 9h30, rassemble les témoignages aussi bien de victimes, de témoins directs que de bourreaux impliqués dans l'extermination des juifs durant la seconde guerre mondiale. Il est inscrit depuis 2023 au registre de la Mémoire du monde de l'Unesco. Le film sorti en 1985, a été diffusé pour la première fois à la télévision française durant quatre soirs consécutifs à partir du 30 juin 1987 sur TF1. Nous avions en

Jours d'hiver à Sanary

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Début janvier un déplacement à Sanary m'a donné l'occasion de lire, de dire plusieurs poèmes sur le thème de l'exil et la transmission.  Celui-ci extrait du recueil Passeur de sens   résonne toujours avec l'actualité. Voyageur Voyageur infatigable Sans âge et sans visage Tu erres sur la grève Au hasard de tes rêves Ta route comme un miroir Traverse le temps Ivresse et solitude L’asphalte te contemple Au gré de tes rencontres Tu croises dans les villages Des regards où l’attente S’étoile dans la nuit L’espérance te guide Compagnon de l’exil Ton errance est infinie Des mots de poésie ont aussi été partagés avec Patricia Aubert qui a évoqué avec sensibilité l'exposition de 2018 faite avec mon amie Sophie.  Cette lecture entrait dans le cadre de la présentation sommaire et assez décevante d'une histoire familiale autour d'un compositeur autrichien ayant fui le nazisme. Le manque de références historiques a nui au propos. Néanmoins cela m'a pe